6 mois en immersion éditoriale à l’Opéra Comique
À Paris, c’est la petite sœur discrète de l’Opéra Garnier.
Personne ne sait vraiment où placer sur la carte cette maison tricentenaire qui tourne le dos aux grands boulevards, ni précisément ce qu’est le répertoire de l’Opéra Comique. Bref, en matière de notoriété et d’affirmation de soi, le travail de communication ne manque pas.
C’est avec une question ouverte de la direction que nous commençons cette mission : publions-nous trop, pas assez, ou mal ?
Ce type d’intervention est délicat : si, d’un côté, l’attente d’une solution clé en main, un peu magique, est légitime, nous savons aussi que, derrière les problématiques de communication, se cache une forêt de « sujets » sensibles, pour reprendre un mot politiquement correct.
Quand nous intervenons sur des dossiers de stratégie et de recomposition éditoriale, notre promesse client ne s’embarrasse pas de fausses politesses :
Nous sommes là pour vous fournir une analyse objective, une méthodologie claire et une boîte à outils fonctionnelle, pas une “belle reco de tiroir” que vous n’utiliserez jamais.
Et cela implique de challenger les équipes, de dire les choses parfois crûment.
La production éditoriale interne est une matière hautement inflammable. Parce qu’on y met beaucoup de soi, parce que l’ego et le doute marchent ensemble, parce qu’une seule défaite efface dix succès, et que personne n’est jamais vraiment satisfait très longtemps.
Algorithmes qui changent, audiences en baisse, concurrence de l’influence : l’édito est ingrat avec celles et ceux qui le pratiquent et l’a(n)iment au quotidien.
Immanquablement, des tensions RH risquent, à un moment ou un autre, d’interférer dans le processus d’analyse (manque de temps, de moyens humains ou financiers, équipes sous l’eau, sentiment de ne pas être écouté·es…). Les échanges vifs en réunion de restitution sont souvent un signe que l’audit est sur le bon chemin.
Pour autant, il s’agit de rester mesuré dans la critique et la proposition de changement, en dosant les phases interrogatives (l’écoute) et les phases perçues comme directives (les recompositions envisagées).
Si les équipes se braquent, c’est que nous avons mal fait notre travail, car l’audit n’est pas une fin en soi : il est la base de la recomposition du flux éditorial. Si les fondations ne prennent pas, rien ne sera possible.
Sur cette mission à l’Opéra Comique, nous sommes intervenus en trois temps :
Une série d’échanges en présentiel avec chaque pôle concerné par l’édito (vidéo, newsletter, site, réseaux sociaux, RP, etc.).
Une recommandation d’évolution de la production articulée autour d’une bibliothèque de contenus.
Une nouvelle organisation de la production via un comité éditorial et une activation basée sur la méthode agile.
Notre méthodologie pour transformer un audit en levier de changement
1. L’enquête terrain
Il est crucial de consacrer du temps en amont pour interroger les équipes sur leur travail et passer au crible, de manière très concrète et très technique :
qui fait quoi, comment, combien de temps est consacré à chaque tâche, ce qu’attend chacun, les appétences, les freins, les agacements et les déceptions, mais aussi les inspirations et les aspirations.
2. La bibliothèque de contenus
La pierre angulaire du changement !
La bibliothèque de contenus est une boîte à outils technique. Au Snack Édito, on ne vend pas du rêve ni du waouh.
Tous les contenus doivent pouvoir être produits en interne, en fonction des contraintes et des opportunités repérées durant la phase d’enquête.
Pourquoi est-ce si important ?
Parce qu’aucun changement ne tiendra dans le temps s’il n’est pas conçu pour une équipe donnée, avec ses forces et ses faiblesses.
Comme dans une bibliothèque, on y trouve des ouvrages vite lus et d’autres plus complexes.
On débute, bien sûr, par les contenus faciles pour engranger des succès qui motivent à aller plus haut, plus loin.
3. Le comité éditorial
C’est le lieu du changement et du test and learn.
À la fois centre de contrôle et espace d’échanges actifs entre tous les protagonistes, au service de l’amélioration continue.
Les vertus du comité édito :
Supprimer les doublons
Décloisonner et casser les silos
Maîtriser tous les coûts (temps, humains, techniques)
Décider collectivement qui fait quoi, quand et comment, dans une gouvernance non verticale
Remonter et traiter toutes les frictions
Anticiper et programmer la production via un ou plusieurs calendriers éditoriaux
Adopter une pensée scalable pour ne plus avancer dans le flou ou l’à-peu-près
Développer une vision collective et à 360° de la production
Au fil des missions, le Snack Édito a développé une méthode extrêmement performante, en hybridant la méthode agile du développement informatique avec celle des médias traditionnels. Solide sur ses bases, agile et pragmatique dans son développement, c’est la recette gagnante.

